samedi 7 mars 2015

Comoros

Le 15 octobre 2010, je quitte pour la première fois Mayotte.

Contrairement à la plupart des collègues qui filent vers Madagascar et plus particulièrement Nosy Be, je choisis les Comores. Je comptais d'abord passer mes congés à Moheli, la plus petite et la plus roots des trois îles qui composent l'Union islamique des Comores, 3 îles de facto mais quatre îles pour les Comoriens pour lesquels Mayotte fait bien partie intégrante de l'Union...

Plus de places de bateau ou d'avion pour Moheli ! Je choisis donc de prendre un vol pour la Grande Comore (Ngazidja) attiré par le volcan du Karthala et par ce que m'avait dit Hussein, croisé au Centre de tri du Landy trente ans plus tôt . Hussein de Ngazidja "un peu" grillé suite à un des multiples coups d'état suite à l'Indépendance des années 70 avait réussi à rejoindre la France et y devenir postier. La dernière fois que je l'ai vu, c'était quelques années plus tard au Salon de la photo avec un beau Leica R en sautoir. Encore un photographe ! C'est lui qui m'a appris mes premiers mots de shingazidja (dialecte de Grande Comore). Arrivé à l'aéroport ? Caroline et moi découvrons un "magnifique" bimoteur à hélices tchécoslovaque Let-L 410 19 places. Une fois à bord ? Vague odeur de kérosène, toilettes inaccessibles ("on" a entassé les sacs à dos d'une douzaine de randonneurs devant la porte et maintenu la pile en place grâce à un filet), armature des sièges en tube de chauffage, un des panneaux du capitonnage de la carlingue s'est fait la malle etc.
Décollage laborieux puis, après un vol sans histoire au-dessus du détroit et d'Anjouan, posé "un peu" acrobatique à Moroni. Les deux pilotes un Africain et un grand slave blond qui a dû piloter des Mig dans une vie antérieure assurent, heureusement !


Ce modèle de Let à hélices tripales est un des plus anciens, il remonte au début des années 70 bien avant la chute du Mur de Berlin. (photo courtesy of Caroline Le Guirriec).

En rentrant à Mayotte, je découvre en lisant "Jeune Afrique" du mois qu'un Let identique s'est écrasé en août dernier à Bandudu en RDC alors qu'il allait se poser. L'enquête officielle conclut d'abord à une panne d'essence, laissant entendre que l'avion était "fula-fula" (une poubelle). L'épouse du pilote-directeur belge de la compagnie Filair affirme,elle, que l'appareil a été saboté son mari étant l'objet de menaces de mort et "Jeune Afrique" donne une autre version, à peine croyable: un passager transportait un petit crocodile vivant dans un sac de sport (Lacoste ? je n'ai pas pu m'en empêcher, désolé) et l'animal se serait échappé, provoquant la fuite de l'hôtesse et des passagers vers le poste de pilotage. Déséquilibré, l'avion serait alors tombé en vrille. Les enquêteurs auraient obtenu ces informations du seul ou de la seule survivant(e)...
J.A. affirme par ailleurs que le croco qui n'était pas tout à fait mort, lui, aurait été occis à coups de machette par les sauveteurs. Pour ceux qui croient je galèje ? L'article de J.A. est toujours accessible sur la Toile !

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